Skip to main content

Textes des élèves de la 4e et 5e secondaire

Concours Stendhal

Rédiger une nouvelle littéraire mettant en jeu le thème de l’environnement.

L’élève doit composer un texte d’au moins 600 mots respectant la structure et les caractéristiques d’une nouvelle littéraire. Le thème de l’environnement inclut, sans s’y limiter, la pollution, l’écologie, l’énergie verte, la Terre et les changements climatiques.

Les critères de sélection sont basés sur l’originalité ainsi que sur la qualité du travail.

«Nous sommes tous extrêmement fiers de vos textes et reconnaissants du rayonnement que vous apportez à la langue française.» – Les enseignants de français


Il faut secouer la vie ; autrement elle nous ronge. 
– Citation de Stendhal

1re nouvelle

Par Dorothée Gravel-St-Amour

Le Grand Changement

 – J’étais là, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues. Tu sais, dans ce temps-là mon petit Hugo, les gens commençaient à se conscientiser pour la planète…

Hugo, 7 ans, adore les histoires de sa grand-mère, Mamie Do. Son passe-temps favori est de fouiller dans le grenier et le vieil ordinateur de son aînée à la recherche d’un nouveau souvenir ou d’une nouvelle histoire qu’elle a à lui raconter. Il aime particulièrement les péripéties d’avant le Grand Changement. Cette fois-ci, il tombe sur une photo de sa grand-mère adolescente en train de manifester pour l’environnement.

 -Nous étions 500 000 mon trésor. Tu sais, cette journée-là, Greta Thunberg était en ville.

Les yeux du petit bonhomme s’illuminent à la prononciation de cette personnalité.

 -Greta Thunberg? LA Greta ! Et tu… tu l’as vue ! As-tu pu lui parler ?

 -Oui, je l’ai vue, mais je ne lui ai pas parlé. Elle était déjà bien connue à cette époque malgré ses 16 ans. Elle avait averti la population mondiale de l’éventuel Grand Changement.

 -Oh, c’est mon histoire préférée ! Raconte-la-moi !

 -Encore ? Bon d’accord, mais vite, car ta mère ne va pas tarder.

La vieille femme se replonge alors dans cette période sombre de l’humanité.

« Les premières vagues du Grand Changement sont arrivées lors de mon adolescence : les premiers Noëls sans neige, la météo changeante, les pôles de la Terre qui fondent. D’ailleurs, ce sont ces pôles qui ont marqué les premiers problèmes… En une nuit, tout s’est enclenché alors que j’habitais dans une petite ville en Montérégie près d’une rivière avec ton grand-père et ta mère dans notre nouvelle maison.

J’ai commencé à entendre des bruits étranges dans mon sommeil. Comme si on avait laissé le robinet couler. J’ai décidé de vérifier la salle de bain. Je me suis levée et je me suis rendu compte que notre demeure était inondée alors que nos chambres étaient à l’étage ! Terrifiée, j’ai secoué ton grand-père qui s’est réveillé instantanément puisqu’il a aperçu le reflet de la Lune dans le lac qui occupait la pièce. J’ai sauté en bas du lit, en sueur, apeurée par l’incompréhension de la situation. Mes pensées se sont instantanément dirigées vers la pièce d’en face : celle où notre fille adorée dormait. Un frisson de terreur m’a parcouru l’échine alors que l’idée de la retrouver noyée m’a traversé l’esprit. Je me suis élancée dans cette eau noire pour atteindre la chambre de ta mère. Je la tenais fort dans mes bras de peur que la rivière me l’arrache. J’ai rejoint Papi, qui ouvrait la trappe du grenier menant au toit, et nous sommes sortis, le visage blême. Une fois la tête à l’extérieur, nous avons vu l’horreur. La rivière était sortie de son lit pour de bon… Toutes les maisons au bord de l’eau étaient une perte totale. Des voisins comme nous attendaient les hélicoptères déployés en urgence tandis que d’autres courageux essayaient de sauver des objets de valeur. Nous avons été rapides, certains n’ont pas eu la chance de sortir à temps. Nous n’avons attendu les secours que quelques heures, car ils priorisaient les personnes les plus vulnérables. Ils survolaient notre demeure lorsqu’ils ont entendu les pleurs de ta mère puis nous ont aperçus : jeune famille avec un bambin dont la vie était encore fragile. La suite des choses s’est enchaînée rapidement : ils nous ont fait monter dans leur hélicoptère, nous ont donné des couvertures chaudes et nous ont amenés dans un des hôtels réquisitionnés pour loger les sinistrés de la région.

C’est rendu dans notre chambre d’hôtel que j’ai constaté la gravité des dommages partout dans le monde. On ne parlait que du Grand Changement dans tous les médias. Des villes entières avaient été dévastées par les vagues. Par exemple, Venise n’était plus, comme la majorité des villes près de grands cours d’eau. Des tsunamis avaient éteint des millions de vies comme à Tokyo, grande mégapole japonaise. Elle faisait désormais partie du lot des villes englouties par l’océan… »

 -C’est toute une histoire ! Est-ce que la situation s’est dégradée après ?

 -Oh oui, malheureusement. Il y a eu moult catastrophes qui se sont enchaînées. Tout cela à cause de l’action trop tardive des entreprises, des gouvernements et des individus, mais ces calamités n’étaient que le début d’une grande dégradation de la Terre… Pour l’instant, ce ne sont que les grandes villes côtières qui ont été les plus sévèrement touchées, mais la planète entière a souffert du manque d’air à cause des…

DING DONG

 -Au revoir mon trésor ! N’oublie pas ton masque à oxygène avant de sortir de la maison !

2e nouvelle

Par Mathilde Philie

Mon histoire

      Tout commença lors de ma naissance. Je ne sais point si le ciel était bleu ce jour-là, ou s’il était plutôt rempli de nuages. Je ne sais pas non plus comment je suis née. Personne n’a pris le temps de m’expliquer les circonstances de cette journée. Tout ce que je sais, c’est le pourquoi, parce que le comment est bien trop long et non nécessaire à divulguer.  J’existe donc pour rendre service. Les mots «rendre service» prirent tout  leur sens plus tard dans ma vie, mais n’allons pas trop vite, il reste des choses à expliquer avant d’aller plus loin.

      Le premier souvenir que j’ai, est celui d’une pièce remplie d’autres comme moi. Nous étions organisés en rangée, nos noms bien identifiés. Je restai là environ trois semaines, en attendant d’être fin prête pour débuter ma vie. Plus le temps avançait, plus j’avais hâte de sortir pour découvrir le monde. J’étais remplie d’espoir et d’appréhension. Qu’allais-je découvrir? Qu’y avait-il de l’autre côté de ces murs? À la fin de mon séjour,  on m’emmitoufla et ensuite, des hommes vinrent me chercher et on m’embarqua, avec plusieurs autres, dans un véhicule. Je n’avais aucune idée où on nous amenait. La route était longue et mouvementée. Suite à une période de temps indéterminée, on sortit finalement, et, pendant un instant, je sentis le vent me chatouiller et le soleil me réchauffer. On entra dans un bâtiment et on m’installa dans un endroit spécial. Des gens de partout venaient nous voir, mes camarades et moi, jour après jour. Ils regardaient leurs options, ce que chacun d’entre nous pouvait leur apporter et faisaient ensuite un choix:

– Allez Martin! On prend celle-ci!

– Choisis plutôt celle qui est derrière.

Chaque fois, j’avais le sentiment que c’était moi avec qui ils allaient partir. Puis, ils se retournaient, souriaient à une autre, et me laissaient là où ils m’avaient vue. Plus le temps passait, plus je vieillissais et plus je perdais espoir. J’étais certaine de ne jamais quitter cet endroit. Jusqu’au jour où une jeune femme s’approcha tranquillement de moi et me prit dans ses bras. Je sus immédiatement que j’allais partir. Elle ne m’avait pas dit un mot et était partie régler les papiers. Nous avions ensuite pris la route, encore une fois, pour une destination inconnue. J’étais tellement heureuse! Enfin, j’allais pouvoir découvrir le vrai monde et servir à quelque chose! Les paysages qui défilaient par la fenêtre étaient magnifiques. J’étais en extase. Probablement le plus beau moment de ma vie!

      Mais je descendis rapidement de mon nuage. La personne qui m’avait sauvée était à présent en train de se servir de moi. C’est à ce moment que les mots « rendre service » ont pris leur sens. Elle me vida, petit à petit, de toute mon énergie. Puis, elle m’avait tordue, écrasée, compressée. Je ne pouvais croire que toute ma vie, j’avais rêvé de rendre service. Je ne pouvais croire que de rendre service, c’était de vivre cela.  Je n’eus même pas le temps de protester, elle me jeta hors de sa voiture. J’étais à présent humiliée, blessée et complètement détruite par ce qui venait de se passer. Mes journées à ne rien faire me manquaient, et je me maudissais d’avoir cru à tout ce « blabla » par rapport au sens de ma vie. Ce qui m’entourait ressemblait, à présent, à de la terre et le bruit des voitures qui passaient était assez fort. Conclusion: je me trouvais en bordure d’une route.

      J’avais passé plusieurs heures, plusieurs jours, plusieurs semaines sans savoir où je me situais. J’avais survécu à la chaleur, au froid, à la pluie, à la neige, aux éclairs et au tonnerre. J’allais où le vent m’amenait, recevant une fois de temps en temps, des coups de pieds d’enfants ou d’adultes. Personne ne voulait m’aider. Probablement parce qu’eux, ils savaient ce que «rendre un service» voulait dire. Il eut cependant une exception à la règle. Un jeune homme m’avait pris dans ses bras un jour, et il m’avait amenée dans un bâtiment qui ne ressemblait pas à aucun autre que j’avais connu. Dans ce dernier, d’autres comme moi se faisaient nettoyer et trier. Il m’y laissa et je fus à mon tour, nettoyée et triée. Allais-je rendre service une nouvelle fois? L’expérience que je vécus ressemblait fortement à cela. On m’arracha mes vêtements, ensuite, on m’écrasa et on me brûla. On  modifia mon apparence. Je ne me ressemblais plus. J’étais devenue quelqu’un d’autre. J’étais devenue quelque chose d’autre. Quelque chose qui allait rendre service plus d’une fois, qui n’allait pas traîner dans les rues ou dans les océans plusieurs années, qui n’allait pas polluer notre environnement. J’étais passée d’une simple bouteille en plastique à un manteau d’hiver. J’allais pouvoir observer le monde sur les épaules de quelqu’un. J’allais pouvoir observer cette fois-ci, le ciel était bleu, ou plutôt nuageux.          

3e nouvelle

Par Sébastien Gélinas Larain

Les humains de la terre

Il faisait sombre, très sombre. On aurait dit que quelqu’un avait éteint la lumière en sortant de la salle de bain et qu’il avait oublié de la rallumer. Je me sentais bien dans mon espace restreint, privé, impénétrable. Puis, tout changea quand je vis pour la première fois cette lumière aveuglante. Je me sentais attiré vers elle, telle une mouche à la recherche d’une source chaude. Je m’approchai vers cette lumière au bout du tunnel, et puis, au moment où je sortis, tout changea.

Le monde dont j’étais témoin dépassait toutes mes attentes; un ciel bleu azur, un Soleil plus flamboyant que n’importe quel jour d’été, mais ce qui me marqua le plus, c’était le regard de tous mes semblables sur moi : un regard qui dégageait de l’amour envers un nouveau-né. Les miens m’accueillirent comme si j’étais leur propre enfant. J’appris rapidement les règles ici : ne pas parler aux étrangers ou aux passants, partager ma nourriture avec ceux qui en avaient le plus besoin ainsi que toujours protéger les nôtres. Plus tard, on m’informa que nous vivions dans la région nord-ouest de la Bolivie, un pays qui n’avait pas accès à l’eau de l’océan. Normalement, on aurait eu plus de complications à cause de ce fait, mais on était capable de subvenir à nos besoins grâce aux liens qui unissaient chacun d’entre nous.

Les jours passèrent, puis les semaines, les mois, les saisons, les années, les décennies. La faible brindille que j’étais dans le passé évolua en grand chêne en bonne santé, indépendant et essentiellement, capable de protéger les autres de tout danger. J’étais maintenant l’Alpha; les autres apprirent à me respecter, je prenais les décisions, je faisais en sorte que tout était organisé afin que l’on puisse survivre à n’importe quelle éventualité, mais encore, je partageais ma nourriture avec les plus jeunes, avec les moins chanceux du groupe. Les aînés avant moi étaient morts de vieillesse, décédés d’une maladie quelconque, dévorés par des parasites envahisseurs ou même, tués par Mère nature elle-même. Étant le chef de notre grande famille, il était de mon devoir de m’assurer que tous nos frères et sœurs puissent survivre dans les meilleures conditions possible ainsi que d’assurer le bien-être de tout le monde. J’étais heureux d’occuper une place aussi importante dans notre petite communauté, maintenant devenue une nation. J’étais même fier. Fier de savoir que les miens comptaient sur moi, étaient dépendants de moi. Fier de pouvoir assurer un meilleur avenir pour les prochains qui hériteront de nos richesses. Mais c’était cette simple responsabilité, cette mince tâche facile et surmontable que je ne pus malheureusement pas accomplir. Tout le travail, les efforts, le labeur, cet acharnement qui dura de nombreuses années, furent perdus en une seule nuit, à cause d’un moment d’inattention. Comme ils disaient : il ne faut qu’une petite flammèche pour causer un grand embrasement.

Tels les premiers débuts, ce fut dans la noirceur de cette nuit-là que tout se termina. Nous étions vers la fin de l’été, en train de terminer de rassembler les rations, d’organiser les ressources ainsi que de finir les préparations nécessaires pour pouvoir survivre aux vents d’automne ainsi qu’au froid mordant de l’hiver. La nuit venait enfin de tomber, plus tôt que la journée précédente. Comme à l’accoutumée, je dormais à la belle étoile. Cette nuit, le ciel était complètement dégagé : on pouvait observer la pleine Lune ainsi que les astres qui illuminaient la noirceur tel un spectacle de magie. Il y avait même quelques étoiles filantes qui divaguaient çà et là. Je décidai de souhaiter une belle saison douce et ensoleillée à tout le monde qui avait contribué à notre communauté. C’est alors que je remarquai au loin une petite lumière orangée. Je me dis de ne pas y prêter trop d’attention et je retournai à mes occupations. Quelques minutes plus tard, il y avait une forte odeur de chair carbonisée. Je regardai autour de moi et la petite flammèche s’était transformée en un immense incendie. Les flammes nous entouraient; nous ne pouvions plus nous échapper. Je n’étais qu’un spectateur devant ce massacre, ne pouvant rien faire. Les miens se faisaient rôtir vivants, les flammes dévoraient tout ce qui se trouvait devant leur chemin et moi dont le corps resta cloué sur place. Mais ce ne fut que de mal en pis. Sous mes pieds, je vis de petits êtres avec des outils tranchants commencer à me découper en morceaux, débutant par la base de mon corps. La douleur était devenue insupportable.

– Arrêtez! Ne faites pas ça! Je vous en conjure, nous n’avons rien fait pour mériter ce châtiment!

Inutile. Ils ne pouvaient pas m’entendre. Pour eux, je n’étais pas un être vivant. Je n’étais qu’une source de biens. J’abandonnai. Je perdis tout espoir. J’acceptai mon destin, sentant mes racines se détacher du reste de mon corps, je retournai à la noirceur qui m’abritait avant mon arrivée dans ce monde de lumières.

4e nouvelle

Par Roxanne Labarre

Le choix d’une vie

      Au milieu de la nuit, Rose fut réveillée par un brusque coup à la porte. L’état d’urgence venait d’être décrété par le gouvernement. Tous devaient quitter leur résidence pour aller se réfugier dans les bâtiments sécuritaires qui se situaient un peu à l’extérieur de la ville. Plus personne n’était en sécurité. Malgré le danger, Rose hésitait à tirer du sommeil ses enfants. Elle croyait qu’il serait mieux qu’ils restent endormis tout au long du trajet jusqu’à l’endroit prévu dans le plan de secours du gouvernement. Tandis qu’elle se questionnait, Jacob, son conjoint, mettait à la hâte tous les éléments qu’il croyait nécessaire à leur survie dans un grand sac : masques, vêtements chauds, aliments lyophilisés, eau et articles de d’hygiène personnelle. Lorsqu’il eut terminé, il aida Rose à transporter leurs deux enfants endormis dans le véhicule.

      Une fois sur la route, le visage figé par la peur, Rose se tourna vers lui. Une menace invisible semblait peser sur elle, sur sa famille, sur sa ville. Jacob pressa sa main avec tendresse, tentant de la rassurer. Ce simple geste calma Rose, qui fut transportée dans ses souvenirs. Elle se souvint de leur rencontre, de leur premier rendez-vous, de leur première maison. Leur situation actuelle lui faisait penser à un souvenir qui aurait dû être joyeux, mais qui voilait toujours son regard d’une ombre de tristesse. Alors qu’ils venaient d’apprendre qu’ils auraient un enfant, le soir-même, des inondations ravageuses avaient terminé d’engloutir la Floride. Ses enfants ne pourraient jamais connaître ce qu’elle avait connu enfant. Pour elle, cette époque semblait si lointaine, mais ce n’était pas le cas. Pas plus de trois années la séparait de ce moment où les gouvernements à l’échelle internationale s’étaient mis à faire des plans d’urgence.

      La métropole était depuis quelque temps sur la liste rouge des endroits à risque. Depuis que la jeune femme avait environ quinze ans, chaque année, le niveau d’eau du fleuve n’avait cessé d’augmenter. Au début, elle l’avait remarqué sur le quai municipal. La première fois qu’elle avait pris conscience que ce dernier était entièrement submergé, elle avait commencé à s’inquiéter. Au fil des années, l’érosion des berges de sa petite ville causée par le niveau d’eau toujours plus haut ajoutait un barreau à son échelle d’anxiété. Elle travaillait fort pour réduire son empreinte sur la nature, mais malgré le fait que chaque petit geste compte, ce n’était pas suffisant. La planète continuait de lancer des appels à l’aide, mais trop peu de gens semblaient les recevoir. Elle faisait des efforts pour sensibiliser sa famille et ses amis, mais le résultat n’était pas concluant. Alors, contre toute attente, elle s’était lancée en politique. Depuis longtemps, elle trouvait que les dirigeants mettaient trop de temps à prendre des décisions qui auraient une véritable incidence sur l’avenir de sa chère planète.

      Encore plus surprenant que le fait qu’elle se lance en politique fut le succès qu’elle obtint à ses débuts. Ce souvenir la fit sourire, malgré la situation. Elle avait obtenu assez de votes pour accéder à un poste de député au gouvernement. Pendant quelques années, elle avait réussi à proposer des idées qui pavaient le chemin vers un avenir plus vert, mais tout cela s’était effondré du jour au lendemain, et ses projets avaient été mises au second plan par les autres acteurs politiques qui trouvaient que ses suggestions se concentraient trop sur les causes environnementales et pas suffisamment sur la question économique du pays. Mais le plan d’évacuation en cas de catastrophe naturelle qu’elle avait élaboré, en espérant que les interventions gouvernementales soient suffisantes pour éviter une crise, avait dû être présenté à la population plus tôt qu’elle ne l’aurait souhaité.

      Une embardée brusque de Jacob la ramena à la réalité. Cette réalité cauchemardesque qu’elle n’aurait jamais souhaité connaître, ni pour elle, ni pour ses enfants. Cette réalité qui lui faisait à l’instant douter du bien-fondé d’avoir eu des enfants.

5e nouvelle

Par Émile Boulanger

À feu et à sang